Tuesday, May 27, 2008

L'horloge biologique

Eh non, je ne parle pas de l'alarme qui part à environs 30 ans qui annonce le désir ultime de tomber enceinte. Ben non. C'est moi qui parle, remember?

Je parle de l'horloge biologique qui nous dicte notre cycle journalier. Quand on se lève, quand on a faim, quand on se couche.

En ce moment, j'en ai pas. Ou bien elle est tellement n'importe où que je me sens dans un décalage horaire constant. On commence notre semaine de tournage de jour, ensuite on travaille la nuit, et par la fin de semaine, on commence le midi et on fini à minuit. Pas de temps pour s'en remettre, jamais. C'est fou. C'est un horaire de malade mental. Et pour une fille qui a beaucoup de responsabilités et dont une petite erreur a de conséquences directes sur la production, c'est pas facile de rester mentalement alerte quand tu dors pratiquement pas, et que tu déjeunes à 9 heures du soir, que tu conduit 1h30 pour te rendre sur le plateau de tournage et que tu transportes des caisses de 10 à 55 livres à la journée longue.

Là, ne vous trompez pas. Je ne suis pas en train de me plaindre. Loin de là. Je tente seulement d'expliquer mon absence blogale. Et puis, je ne suis pas du genre à envier les gens qui travaillent de 9 à 5, dans le même bureau, tous les jours. Il en a qui aiment ça, mais ce n'est pas pour moi.

J'espère avoir le temps bientôt de vous raconter nos aventures passées à Broken Hill (ville dans le désert à 500km au nord-est d'Adélaide) la semaine dernière. J'ai aussi des photos qui attendent le ok du département légal pour que je puisse les poster...

Pour l'instant, mon lit m'appelle... même si je n'ai aucune idée de l'heure qu'il est.

Sunday, May 11, 2008

Refaire surface

Tourner un film, c'est comme entrer dans un autre monde. Non seulement tu passes la journée à bâtir un univers fictif, mais celui-ci dicte tous tes mouvements.

Où tu vas. À quelle heure tu manges. À quelle heure tu dors.

Et les horaires, dans ce cas-ci, sont complètement à l'envers. Et éternellement changeants. Il y a deux semaines, on a tourné de nuit toute la semaine. De 4h l'après-midi à 5h du mat. Et on soupait à 11h pm. Et la semaine dernière, on faisait marche arrière. On régressait de quelques heures tous les jours pour terminer notre dernière journée le vendredi soir, et non tôt le samedi matin.

Disons que notre horloge biologique en prend un coup.
Et dans tout ça, pas le temps de rien faire d'autre. Pas le temps de payer les comptes. Tout est en retard. Pas le temps de parler aux amis et la famille. Allen et moi avons été des 'ships crossing in the night' comme ils disent. Les horaires sont trop bizarres et il faut essayer de dormir à chaque occasion possible.

Bref, l'équipe de tournage au complet est complètement coupée du monde extérieur. Une bombe atomique aurait pu tomber quelque part et on ne l'aurait pas su.

Mais enfin, en fin de semaine, j'ai pu refaire surface et prendre l'air.
Samedi, superbe journée, j'ai fait goûter les plaisir d'Adélaïde à Brie, notre data wrangler de Sydney (responsable de downloader les rushes qui proviennent des disques dur de la caméra). Déjeuner au marché central, promenades et shopping dans les deux quartiers les plus huppés, et un souper à l'antipasto et au vin dans une superbe nouvelle venue en ville. Et le tout terminé avec un film. Directeur photo et un autre ami en plus.

Et aujourd'hui, c'est aussi la fête des mères ici. Et Allen, considérant nos deux chiens comme nos 'enfants', j'ai eu droit au petit dejeuner au lit, suivi d'une visite chez Bunnings que je devais faire, où Allen et moi avons décidé d'acheter un petit foyer extérieur. Et il m'a fait à souper. Un immense, délicieux souper. Et la fin de soirée passée devant notre premier feu, sous une couverture bien chaude. Ah, et ai-je mentionné qu'il avait fait le ménage et le lavage le samedi pendant que j'étais en ville?

Vraiment, je n'ai pas levé le doigt de la fin de semaine. Ça fait un bien incroyable. J'ai reconnecté avec le monde extérieur. Et mon mari chéri.

Saturday, May 03, 2008

Ce soir

Je suis en train de mijoter un bon petit risotto en écoutant mon poste de radio de jazz favori. Allen arrive dans une demie-heure, juste à temps pour souper. Les deux chiens sont couchés en petites boules dans le coin de la cuisine, côte-à-côte.

Il fait frais dehors, j'ai ma petite laine sur le dos, et tout ce que j'ai le goût de faire, en ce samedi soir de congé bien bien bien mérité est d'allumer des chandelles et après souper, m'installer sur le sofa avec mon chum sous une belle couverture bien comfortable et lire, mon jazz toujours jouant.

C'est l'automne. J'ai toujours aimé l'automne au Canada, avec les feuilles qui changent de couleurs, et le mois de novembre qui annonce ma fête. Tout ralenti, la nature lentement se met en suspends, et ça commence à sentir le feu de foyer dehors quand on prend une marche avec Guiness.

En Australie, cependant, c'est différent. Ici, c'est l'été qui tue la nature. Avec le froid arrive aussi la pluie, et dans ce pays où le frimas n'est pas coutume, les arbres, le gazon et les plantes reprennent vie. Notre jardin est maintenant redevenu vert et a commencé à produire de magnifiques légumes (dont un zuccini si gigantesque que j'en utiliserai que le quart - le quart!!- pour mon risotto ce soir...)


L'automne annonce le retour de la nature, comme le printemps le fait au Canada. C'est étrange. Avec l'été si chaud et arride que nous avons eu, c'est la première fois que je le remarque.

Mais le sentiment reste le même malgré les différences. J'aime m'emmitoufler sous des couvertures, m'enrouler le cou de foulards, et entendre le son de la pluie qui frappe la fenêtre. J'adore l'automne, somme toute. Et je suis bien heureuse qu'il soit enfin arrivé.